Doit-on repasser l’accord du participe passé qui en froisse plusieurs?
Une volonté de simplifier les règles de l’accord du participe passé est dans l’air. C’est une proposition du Conseil international de la langue française (CILF) appuyée par les Études pour une rationalisation de l’orthographe française (EROFA). Cette proposition est appuyée par plusieurs associations de professeurs de français, dont l’Association québécoise des professeures et professeurs de français (AQPF). Voir plus.
Cette proposition ne fait pas l’unanimité. Plusieurs y voient une autre manière de niveler par le bas. Est-ce vraiment le cas? Mais cette règle est-elle aussi compliquée qu’on le dit? Pour s’en convaincre, on peut lire cet article de Christine Ouin, trouvé sur le Web.
https://bescherelle.ca/les-pieges-de-laccord-du-participe-passe/
On dit que les enseignantes et les enseignants de français doivent y consacrer 80 heures au secondaire sans obtenir les résultats escomptés. Pour vous, il est facile de comprendre la raison pour laquelle on doive écrire : « Elles se sont vues et elles se sont plu. » ou « Les airs que j’ai entendu jouer », mais « les musiciens que j’ai entendus jouer. »? Mais pour plusieurs, c’est comme marché dans un champ de mines. C’est particulièrement vrai quand un verbe intransitif devient transitif selon le sens qu’on lui donne. Exemples : “À quoi bon compter tristement les jours qu’on aura vécu?” (Jean-Jacques Rousseau) et “Les heures qu’il avait vécues loin de Dieu” (Anatole France). Dans le premier exemple, vécu est intransitif, alors que dans le deuxième exemple, vécues est transitif ayant le sens de “passer”. De quoi faire tomber dans le panneau le plus aguerri!
D’où vient cette idée d’accorder un verbe avec son complément d’objet direct s’il le précède et non s’il le suit? Pourquoi pas avec le sujet? Il s’agirait du poète Clément Marot qui, au XVIe siècle, « va édicter la règle de l’accord avec l’auxiliaire avoir, en s’inspirant de ce qui se faisait en Italie où les moines-copistes sont en cause. Pour connaître l’explication et la réplique de Voltaire. Voir plus. De plus, l’émission Infoman de Radio-Canada en a fait l’objet d’un reportage en avril dernier. Voir le reportage.
Que propose le CILF? Voir les changements proposés.
Que vous soyez partisans de conserver la règle ou de l’assouplir, vous pouvez vérifier votre connaissance de l’accord. Vous serez à même de constater si les notions acquises sur les bancs de l’école sont toujours ancrées.
Faites le test et voyez vos résultats.
Le mille-patte sur un nénuphar. / Le millepatte sur un nénufar.
Aucune des deux graphies
[ni l’ancienne ni la nouvelle]
ne peut être tenue fautive.
Intéressés nous-mêmes par le débat créé par la nouvelle orthographe en France, nous ne pouvions éviter de vous présenter plus d’information sur l’orthographe rectifiée. D’autant plus que l’ARREP a déjà pris position depuis quelques années, en acceptant l’ancienne et la nouvelle orthographe, sans en imposer une. Vous avez sans doute pu constater, si vous avez l’œil pointu, qu’il arrive que, dans un même texte, les deux orthographes soient utilisées puisque toutes les deux sont acceptées au Québec. Nous avons devancé ce qui devrait être permis en France.
Nous avons cru bon de déposer ici quelques informations, articles et ressources sur les rectifications qui ont des incidences sur notre propre façon d’écrire environ deux-mille mots de la langue française. Les modifications sont limitées à quatre grands domaines :
L’orthographe, si on la compare à un vêtement de la langue, doit s’ajuster à l’évolution. Depuis trois siècles, l’Académie française n’a cessé de s’en occuper.
RENOUVO (Réseau pour la nouvelle orthographe du français), 2005(1).
Les graphies anciennes restent admises. Quant aux graphies nouvelles, elles ne peuvent que rendre service aux usagers d’aujourd’hui et de demain.
Extraits de : Le RENOUVO,
Grand vadémécum de l’orthographe moderne recommandée
ou Le millepatte sur un nénufar, , 2005(1)
* Chantal Contant, linguiste, spécialiste des rectifications de l’orthographe du français. Voir plus.
* Contant, Chantal et Muller, Romain. Connaitre et maitriser la nouvelle orthographe, De Champlain S. F. inc. (livres@dechamplain.ca), 131 pages, 2005.
* RENOUVO, Grand vadémécum de l’orthographe moderne recommandée ou Le millepatte sur un nénufar, 40 pages, 2005.
* Antidote 9 (ou précédents), (outil informatique d’aide pour une rédaction organisée autour d’un correcteur avancé), Éditeur Druide informatique, www.antidote.info/antidote.
En plus d’un dictionnaire (définitions, synonymes, conjugaisons, grammaire), et de nombreuses fonctions, il permet de ne retenir que la nouvelle orthographe, de retenir seulement l’ancienne ou d’accepter les deux.
* Les dictionnaires Larousse et Le Petit Robert tiennent maintenant compte des deux formes d’orthographe.
* Message du GQMNF (ajout décembre 2016) :
Nouvelle orthographe à l’école et nouveaux livres arrivés au Québec (pour tous).
(1) RENOUVO (Réseau pour la nouvelle orthographe du français – France, Suisse, Québec), http://www.renouvo.org/
(2) GQMNF (Groupe québécois pour la modernisation de la norme du français), http://www.gqmnf.org/